Enregistré et mixé fin 2014 par Stéphane Elkine
Dessin de la pochette par Denis (denis.pere@gmail.com)
Artwork par Yann et Tibo
01. Tensions Collectives
02. Beaux Discours
03. Les Briques Les Pavés
04. Les États Stationnaires
05. L'Archipel
06. Pas Mort
07. Laissés pour contre
TENSIONS COLLECTIVES.
De
stratégies en réunions, enfoncer le clou et reprendre
les négociations.
Un
jeu d'échec, des cordes tirées, un compromis qui
pousse à abandonner.
Comme
sur un ring.
Encaisse
les coups adverses.
Jamais
jeter l'éponge.
Eviter
le K.O. !
Ménager
les pour et flatter les contres.
Huit
heures dans un carré, se transformer en ombre.
Copie
cachée, rassembler ses troupes.
Des
heures de cerveau.
8
heures par jour c'est certainement pas la vie rêvée.
Mais
ce compromis si on choisit de s'en accommoder ne reste qu'un
compromis et ne doit pas masquer notre vérité.
« Steal/take
back what's fucking yours/Today is payday » (Gasmask Terrör).
BEAUX DISCOURS.
Puisque
les toits laissent passer les gouttes.
De
cerveaux en ruines, de cerveaux en ruines.
Rien
ne dissipe l'invisible main.
De
cerveaux en ruines, de cerveaux en ruines.
Et
toi et moi jusqu'à la banqueroute.
De
cerveaux en ruines, de cerveaux en ruines.
Pages
arrachées et clouées dans le front, moi
jusqu'à saigner.
Une
bille frappe la suivante.
Marcher
dans le silence, juste
un pas pour s'écouter ?
Toutes
les bonnes fois sont flanquées
en soute.
De
cerveaux en ruines, de cerveaux en ruines.
Les
décomptes de voix,
les vraies fausses joutes.
De
cerveaux en ruines, de cerveaux en ruines.
Et
toi et moi hors de cette route.
De
cerveaux en ruines, de cerveaux en ruines.
Les
cristaux liquides
ont remplacé les tubes cathodiques.
La
mémoire passe par trois clics.
Nos
cerveaux rétrécissent.
Les
ruines envahissent notre quotidien.
La
recherche en mercatique des mots fait toujours
plus de victimes.
Le
plasma
a
remplacé les cristaux liquides.
La
mémoire passe par deux clics.
Nos
cerveaux rétrécissent.
La
mercatique fait toujours
plus de victimes.
LES BRIQUES LES PAVES.
Explore
les à côtés.
Emets
des hypothèses.
Parcours
les berges, observe et prononce tes propres mots.
Les
briques, les pavés, toutes les
demi-heures à l'arrêt, se laisser prendre, asphyxié.
N'être
pas seul à se sentir las. Et
bout
de compte, y a quoi ?
Garder
les yeux ouverts.
Sortir
de sa connerie.
Questionner.
Attendre
pour répondre. Répondre.
LES ÉTATS STATIONNAIRES.
C'est
dans l'urgence qu'ils se sont réveillés.
Et
dans la brèche, ils ont sauté.
Comme
une démence, les atomes ont agrippé des
espoirs vains, oubliés.
Dans
la défiance, les atomes ont attrapé ceux qui
se résignaient.
La
résistance traverse le mur du son, c'est de la physique, pas de la
fiction.
Tous
les atomes annoncent une révolution.
Agrippés
au réacteur à la vitesse du son, ils ont défiés les lois de la
gravité.
Debout
les morts !
Un
phénomène physique donnerait suffisamment d'élan à une horde
écologiquement
incontrôlable, vindicative,
assoiffée de pacifisme, de justice sociale.
L'ARCHIPEL.
Rien
d'autre à balancer, juste
quelques
banalités.
Ce
mât très bien planté dans
des
nappes super-dosées.
Un
carré sous
haute protection.
Les
limites ne seront pas franchies.
Pas
de place entre les lignes, n'être
qu'un apatride.
Ces
lignes au vent flottant.
C'est
bien mieux le
Jolly Roger.
Chacun
chez soi, tous
à sa place,
autour
de toi, les
murs, les
bras, les
bailleurs.
Les
tours resteront à leur place.
Vos
croix resteront à leur place.
Vos
cercles
resteront à leur place.
Nous ne
resterons pas notre place.
Un
morcellement
toujours en marche ; un volcan s'éteint, une frontière
s'éveille ; une
barrière s'étend et
flottent les drapeaux.
PAS
MORT.
Désormais
les heures servent à contempler, les
courbes de niveau mais seulement sur papier.
A
peine posé déjà abimé.
La
véritable angoisse c'est que ça sera pire demain.
A
peine levé déjà épuisé.
Traverse
le brouillard, t'es pas si lourd.
Mélange
les syllabes, il te reste bien plus d'un tour.
C'est
souvent dans les mauvais films
qu'on fait les meilleurs constats.
Et
c'est con à dire, mais son pire ennemi, c'est effectivement souvent
soit même.
LAISSÉS POUR CONTRE.
En
somme, le tranchant du glaive entaille toujours le même flanc.
Ceux
qui savent lire peuvent toujours finir par s'arranger.
C'est
sûrement les mêmes.
Consomme !
Les
beaux discours des mêmes qui pratiquent un chalutage profond.
Ceux
qui peuvent fuir partent maintenant : à temps pour retrouver, à
temps pour une idée, à temps pour se retourner.
Comme
une lame de fond.
Foncer,
charger en rang, les luttes – ces états stationnaires – tournent
en rond, cernées.
En
face, c'est sûrement les mêmes.
Plafonds,
faux plafonds, fonds plats, double-fonds, bas fonds, tréfonds.
Ce
convoi de fonds, ce que l'on voit du fond.
Coup
de sang, tout-à-coup, coup de frein, coups de poing, beau coup de
poing, beaucoup de points.